Martin Richer est directeur général de Secafi, qui intervient auprès des comités d’entreprises lors des plans sociaux.
L’été sera celui des plans sociaux ?
Clairement. Il y en aura deux ou trois fois plus que les étés précédents. Les derniers chiffres datent d’avril : le ministère du Travail a recensé 200 Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ce mois-là, alors que, de 2002 à 2008, on se bornait en moyenne à une centaine de cas chaque mois, le pire ayant été atteint en mars 2003, avec 159 PSE. Avec la crise actuelle, on a déjà culminé à 230 PSE en février et mars. Traditionnellement, juillet et août marquaient une trêve, et seules quelques entreprises du transport routier se faisaient une spécialité d’annoncer leurs plans sociaux l’été, leurs syndicats en vacances. Mais pour cet été, nous avons prévu une permanence de nos services en août : des comités d’entreprise nous ont déjà dit qu’ils s’attendaient à des annonces… Mais le pire arrivera en septembre.
Pourquoi ?
Beaucoup de PME ont été au bout de tout ce qu’elles pouvaient organiser avant la restructuration : repos forcés, chômage partiel, formations. Elles n’auront plus le choix : ça sera PSE ou même redressement judiciaire, pour celles qui n’ont même plus l’argent pour financer un plan social…
En quoi ces plans sociaux sont-ils différents des précédents ?
Contrairement à ce qu’on entend, les syndicats sont très responsables. J’ai recensé seulement 22 séquestrations, un épiphénomène. L’UIMM (le patronat de la métallurgie), qui avait l’habitude d’aller au choc, s’est lui aussi comporté de manière constructive, tentant avant tout d’évi