Les banquiers adorent les abréviations. Comme M&A, S&P, FX, FI (mergers and acquisitions, Standard & Poor's, Forex Exchange, Fixed Income). Autant d'appellations obscures - sauf pour les initiés -, qui parsèment leurs conversations inspirées. La dernière en date, qui anime les pubs de la City ? BAB, pour «bonus are back»…
Rêveurs. Quelques mois après le plongeon de la plupart des banques et leur sauvetage par l'injection de fonds gouvernementaux, les mines contrites ne sont plus de rigueur. Les déclarations d'intention sur la nécessité d'un changement de culture se sont évaporées. Et les résultats trimestriels, par exemple de la banque d'investissement américaine Goldman Sachs (lire ci-contre), laissent rêveurs. Selon les analystes, l'enveloppe des bonus 2009 de la banque pour ses 29 400 employés, dont 5 500 à Londres, pourrait totaliser les 20 milliards de dollars. Soit 700 000 dollars en moyenne par salarié (500 000 euros), le double de l'an passé. Spéculation délirante, certes, mais qui traduit l'idée d'un retour en force de l'argent facile alors que le chômage explose. D'autres salves sont attendues pour les «fat cats» de JP Morgan Chase, Citigroup, Crédit suisse, Deutsche Bank, ou Barclays Capital.
Tout à ses promesses de régulation du capitalisme martelées lors du G20 de Londres, le gouvernement britannique avait mis en garde début juillet les banquiers contre un retour d'une culture de prises de risques élevés, perçue comme l'un des fa