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Libération

EDF : le court-circuit de Gadonneix

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«L’électricité, en France, est 30 à 40 % moins chère que la moyenne des autres pays européens [...] Un réajustement est inéluctable [...] Si on étale la hausse des prix de l’électricité de 20 % sur trois ou quatre ans, cela correspond à une hausse de 2 à 3 euros par mois pour les ménages.» Pierre Gadonneix, PDG d’EDF
publié le 16 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juillet 2009 à 6h51)

Intox

Pierre Gadonneix, patron d'EDF, veut faire avaler aux Français une hausse de 20 % sur trois ans des tarifs d'électricité. En temps de crise, réclamer une flambée aussi brutale paraît maladroit, sinon gonflé, surtout après avoir empoché 3,6 milliards d'euros d'emprunt auprès de ses consommateurs. Mais Pierre Gadonneix, le 9 juillet sur RTL, a avancé deux arguments. Primo, affirme-t-il, grâce à notre parc électro-nucléaire, «l'électricité en France est 30 à 40 % moins chère que la moyenne des autres pays européens». De quoi demander un «réajustement», c'est-à-dire une augmentation des tarifs d'environ 20 % sur trois ou quatre ans. Secundo, suggère-t-il, cette hausse ne pèserait pas tant que cela sur la facture électrique des ménages français. Pour n'effrayer personne, le PDG d'EDF convertit ce pourcentage en euros sonnants et trébuchants : «Pour donner un ordre de grandeur, si on étale la hausse sur trois ou quatre ans, c'est pour les ménages de 2 à 3 euros de plus par mois.» Directement visée par la sollicitation, Christine Lagarde a tempéré les ardeurs de M. Gadonneix, «quand on veut des étoiles, on demande la lune», lui a-t-elle poétiquement rétorqué.

Désintox

Peut-être grisé par le succès de son emprunt contracté auprès des Français, Pierre Gadonneix s'emballe. En 2008, les tarifs de l'électricité en France n'étaient pas «30 à 40 %» moins chers que dans la moyenne