Perdu au fond d’un chemin dans la zone industrielle de Tonneins, le site de JLG n’est pas vraiment visible de l’extérieur. A l’entrée, un pendu en chiffons accroché à l’enseigne indique qu’on est bien arrivé. Dans un lieu de colère et de désespoir. Pourtant, les menaces d’orage et le sens des responsabilités ont finalement eu raison de la détermination des salariés les plus radicaux de JLG.
En milieu d'après-midi, sur indication des délégués syndicaux, ils ont retiré les sept bouteilles de gaz qui entouraient les quatre nacelles élévatrices installées au milieu du site de l'usine depuis mercredi. «Nous ne sommes pas des terroristes, on mesure toutes les conséquences que cela pourrait avoir», souffle Laurent Boris, le délégué CFDT. Plus tard, les nacelles, les liquides inflammables et les palettes qui constituaient le dispositif de mise à feu vont être rangés à leur tour. La menace a produit son effet. Reste à attendre quelles conséquences apportera ce nouvel happening radical.
«Cran au-dessus».Devant les bureaux, une trentaine de salariés assis sur des chaises en plastique attendent leurs représentants. Installés face aux nacelles qu'ils construisent et qu'ils se disent prêts à détruire aujourd'hui. Sous une chaleur accablante, les discussions se font paresseuses, comme s'il fallait économiser des mots que l'on a trop répétés pour évoquer l'impasse et la lassitude d'un conflit qui perdure. Les yeux dans le vide, Pascale, agent de recouvrement, dit seu