A marée basse, la rade se vide et les barques s’enfoncent dans le sable. Dans ce coin du bout du Finistère, le Contrat de transition professionnelle (CTP) est expérimenté depuis plus de trois ans. Ce dispositif de reclassement des licenciés économiques d’entreprises de moins de 1 000 salariés, déployé dans sept bassins d’emploi, a été étendu par les députés, jeudi soir, à 40 bassins où la crise fait rage. Les moyens humains et financiers mobilisés (lire page suivante) font du CTP un dispositif particulièrement efficace.
Dans le bassin de Morlaix, Marie-France Rolland et son équipe de huit «référents» issus de l'Afpa (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) et de feu l'ANPE suivent 300 licenciés. Voilà Patrice, 47 ans, et Florence, 36 ans, dans le bureau de Marie-France. Ils finalisent, avec 12 licenciés, la reprise de leur ex-société de mareyage. Ils montent une Scop (Société coopérative de production). Lancement prévu début août. Un «drôle de parcours du combattant», affirme Patrice. Avant de tempérer : «L'avantage c'est qu'ici, on a les réponses.» Et d'apprécier : «Sans le maintien du salaire, on n'y serait pas arrivé.» Il a profité de sa période de CTP pour faire une formation en gestion et un stage d'anglais. Florence s'est, elle, frottée à l'informatique. Et, grâce à une Validation des acquis de l'expérience (VAE), pourra former les futurs employés. «On n'avait jamais été au chômage et on n'y sera plus jamais»,