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Interview

Economie d’énergie : «Pourquoi dédommager EDF?»

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Les «réducteurs» d’énergie sont sommés de compenser les pertes occasionnées aux fournisseurs. Pierre Bivas, créateur de Voltalis, s’insurge.
publié le 20 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 20 juillet 2009 à 6h52)

Et si les économies d'énergie devenaient répréhensibles ? Depuis le Grenelle, la sobriété énergétique est inscrite dans la loi. Mais inciter à économiser peut devenir un acte condamnable. Donc taxable. C'est l'avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). «Les effaceurs», qui comme Voltalis, fondée en 2007, proposent des boîtiers «intelligents», vont devoir «dédommager» les fournisseurs «pour l'énergie injectée mais non consommée par leurs clients». «Consternant», dit le patron de Voltalis, Pierre Bivas.

Êtes-vous prêts à compenser le manque à gagner d’EDF ?

Cela nous paraît absurde. La France entière, ménages et entreprises, fait des économies dans tous les domaines, énergie comprise. Pour une fois qu’un système sert l’intérêt général et permet de faire des économies d’énergie, sans que cela ne coûte un centime, nous ne comprenons pas pourquoi il faudrait dédommager EDF.

Taxer les économies d’énergie, c’est anti Grenelle de l’environnement ?

Bien sûr ! Cette histoire est consternante et va totalement à l’encontre des nouvelles orientations. Dans sa délibération, la CRE prévoit que la loi de 2010 impose le principe d’une compensation versée aux fournisseurs. Elle se donne quelques mois supplémentaires pour en définir le montant, mais dans le principe, cela témoigne du fait que la CRE, autorité en principe indépendante, a adopté le point de vue des fournisseurs et non celui des consommateurs. C’est pourquoi nous avons alerté le président de la République ainsi que les ministres Jean-Louis Borloo et Christine Lagarde.

Que vous ont-ils répondu ?

Rien, pour l’instant.

Mais quel est le but de votre société ?

Dégager de