Les banques brésiliennes résistent à la crise. Les cinquante principales accusent un net recul de leurs profits, dû au rétrécissement du crédit, mais niet de pertes. La clé de cette solidité ? «Nos banques ne détiennent pas de subprimes [les actifs toxiques, ndlr] car la réglementation brésilienne restreint leur exposition à l'étranger, dit Bernard Appy, secrétaire aux réformes économiques et fiscales au ministère des Finances. Et elles-mêmes veillent à ne pas prendre trop de risques.»
Une fois vaincue l’hyperinflation, les banques ont accru la concession de crédits, et à des taux d’intérêt prohibitifs : 38 % en moyenne, mais jusqu’à plus de … 160 % pour financer, par exemple, un découvert. Le «spread», soit la différence entre le taux auquel elles empruntent et celui auquel elles prêtent, a coûté l’an dernier aux Brésiliens l’équivalent d’environ 50 milliards d’euros : près de quatre fois le budget du ministère de l’Education et deux fois et demie celui de la Santé.
«Cartel». La marge de profit ne représente «que» le quart environ du «spread», se défend le secteur bancaire. Les trois quarts restants serviraient à se prémunir contre l'insolvabilité. «Celle-ci est plus élevée que la moyenne internationale mais ne justifie pas de tels taux d'intérêt», tranche Roberto Pfeiffer, directeur de la Fondation de protection et de défense du consommateur. «Les banques forment leur prix comme elles veulent, renchérit Antonio Carlos Bor