Quel sera le coût de l’épidémie de la grippe mexicaine ? Et que faire pour tenter de le réduire ? A ces deux questions, l’analyse économique des épidémies apporte, sinon des réponses, du moins un cadre d’analyse qui permet de préciser les points essentiels. L’approche classique du coût des maladies se focalise sur deux éléments.
Tout d’abord, les coûts «directs» ceux des soins engagés pour traiter les personnes malades : consultations médicales, traitements médicamenteux, prise en charge hospitalière. Ces coûts dépendent du nombre de cas et de leur sévérité.
Ensuite, les coûts «indirects» induits par la maladie elle-même : pertes de productivité dues aux arrêts de travail ou à la mortalité prématurée et, plus difficiles à estimer, pertes de bien-être entraînées par la souffrance endurée par les personnes contaminées. Pour de nombreuses maladies, cette approche rend assez bien compte de l’ensemble des coûts.
Mais dans le cas de maladies contagieuses, elle ne fournit qu’une vision très partielle de la situation. Que l’on pense par exemple à la polio : dans les pays du Nord, plus aucun cas n’a été constaté depuis de nombreuses années ; les coûts directs comme indirects sont donc nuls. Est-ce à dire que le coût de la polio est nul ? Non, car la vaccination de la population est toujours nécessaire, tant que la maladie n’aura pas été éradiquée de la surface du globe. Il convient donc de prendre également en compte les coûts entraînés par la prévention.
Et c’est là que le tableau se co