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reportage

Chez «ma tante», au bric-à-brac de la crise

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Le Crédit municipal de Paris, ancien Mont-de-Piété, a vu son activité croître de 20 % depuis janvier. Rencontre avec des propriétaires d’objets voulant les mettre en gage.
publié le 22 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 juillet 2009 à 6h51)

A l'approche des vacances, ils sont nombreux à faire un tour chez «ma tante». Pour y déposer des objets de valeur. Et repartir avec de l'argent liquide et rapide. Partout en France, comme au 55, rue des Francs-Bourgeois, dans le IVe arrondissement de Paris, les locaux du Crédit municipal ne désemplissent pas. Depuis le début de l'année, cet ancien Mont-de-Piété a enregistré une augmentation de 20 % de son activité pittoresque et emblématique : le prêt sur gage.

«Les gens qui viennent chez nous connaissent des difficultés financières passagères, explique Bernard Candiard, directeur du Crédit municipal. En effet, 93 % des objets sont récupérés par leurs propriétaires.» Le principe : les clients reçoivent entre 50 et 70 % de la valeur de leur objet, estimée dans l'heure par des commissaires-priseurs indépendants. En moyenne, les prêts s'élèvent à 1 100 euros. Les guichets du prêt sur gage ne voient pas passer que des clients modestes. «L'arrondissement de Paris qui nous fréquente le plus est le XVIe, suivi de près par les XVIIIe, XIXe et XXe, dit le directeur. Par ailleurs, 15 % de la clientèle est d'origine sri-lankaise, une population qui a la culture du bijou et l'habitude du prêt sur gage.»

Une activité vieille comme Hérode. Pourtant, depuis la création du Mont-de-Piété en 1777 pour lutter contre l'usure, les 900 000 objets stockés ont bien changé. Si les allées du Crédit municipal renferment en