N’y aurait-il donc que dans la Bible que David l’emporte face à Goliath ? Le combat Porsche-Volkswagen, qui irrite depuis des mois les milieux d’affaires outre-Rhin, pourrait s’achever demain, à l’issue des conseils de surveillance des deux protagonistes, par la défaite totale du plus petit constructeur allemand, Porsche, face au plus grand assembleur européen, VW, scellant la chute de l’un des meilleurs managers allemands de sa génération…
Wendelin Wiedeking est un curieux personnage. Lorsqu'il se voit confier la direction de Porsche, en 1991, il n'a que 38 ans et Porsche touche le fond. Moustache rouquine, lunettes cerclées, épingle à la cravate… il a des allures de petit comptable de province et le conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung persifle : «Ce mariole qui se prend pour un patron»… Trois ans plus tard, Wiedeking est sacré manager allemand de l'année. Les actionnaires de Porsche lui ont donné tous pouvoirs et 1 % de participation aux gains de l'entreprise.
«Grande gueule». En quelques années, il devient le patron le mieux payé d'Allemagne et, de millionnaires, les Porsche deviennent milliardaires. L'entreprise connaît en un temps record la plus importante progression de valeur de l'histoire, passant de 300 millions d'euros au début des années 90 à 27 milliards en 2007… Tout le monde profite du «miracle» Porsche : les actionnaires, le patron (son salaire aurait dépassé 80 millions d'euros en 2007, dont 54 millions de participatio