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Libération
Interview

«L’amélioration est indéniable»

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Patrick Artus, économiste, analyse le regain de consommation et le moral des industriels :
par Recueilli par VITTORIO DE FILIPPIS
publié le 24 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 juillet 2009 à 6h51)

Patrick Artus dirige le service de la recherche économique de la banque Natixis.

Que pensez-vous du regain de consommation ?

Il est réel. Les ménages dépensent plus. C’est même une poussée assez importante de la consommation qui n’est pas uniquement due à la prime automobile à la casse. Cette progression devrait se poursuivre au cours du second semestre 2009.

Est-ce une consommation en valeur ou en volume ?

C’est tout le débat. Nous sommes dans une période de baisse des prix, ou du moins de recul de l’inflation. Si nous mesurons la consommation en valeur, elle a diminué. La hausse de la consommation dont nous parlons, c’est une hausse en volume.

Donc, la déflation est encore un sujet d’actualité?

Le sujet est sur la table, mais nous ne sommes pas en déflation. Nous assistons même à une remontée du prix des matières premières. Mais, depuis le début de la crise, leurs niveaux moyens ont considérablement chuté. Il suffit d’observer l’évolution du prix du pétrole. Quant aux salaires, ils diminuent à cause d’une baisse de la durée du travail, provoquée par l’essor du travail à temps partiel contraint par la crise. Tout ceci contribue à une inflation négative. Mais pas encore à une déflation.

Le moral des industriels est en hausse… Avons-nous touché le fond ?

Rappelons que les hivers 2008 et 2009 ont été épouvantables. C’est à ces moments-là que le robinet du crédit a été pratiquement fermé. Les secteurs de l’immobilier et de l’automobile en ont souffert. Nous n’en sommes plus là. L’amélioration est indéniable.

Diriez-vous la même chose des plans de relance ?

Quand l’Etat dépense lui-même, ça marche. Les dépenses publiques correspondent déjà à 2 % du PIB et les effets sont plutôt positifs. Par contre, la timide politique de baisse des taux de