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Récession : les pays baltes de l’aile

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Finance . Après une croissance hors normes, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie s’enfoncent dans le rouge et risquent d’entraîner la Suède.
publié le 24 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 juillet 2009 à 6h51)

Ce n’est plus une crise, c’est une descente aux enfers. Championnes de la croissance en Europe jusqu’en 2007, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie n’en finissent plus de s’enfoncer.

En face, de l’autre côté de la mer Baltique, les banquiers de Stockholm croisent les doigts : ils espèrent que cette crise n’entraînera pas un séisme du système financier suédois, inextricablement lié aux trois pays baltes.

Cette semaine, la banque suédoise Skandinavia Enskilda Banken (SEB) a reconnu être passée dans le rouge à cause d’une dépréciation de plusieurs centaines de millions d’euros investis dans les pays baltes. De son côté, la banque Swedbank vient d’annoncer la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Il y a quelques années encore, des représentants de la finance suédoise sillonnaient les rues de Tallinn (Estonie), Riga (Lettonie) ou Vilnius (Lituanie) pour vanter le savoir-faire de leur établissement et racheter, sans compter, banques et institutions financières des pays baltes. Une aubaine pour ces gouvernements qui, dès la fin des années 90, ont privatisé leur système bancaire en un temps record.

Légèreté. «L'histoire des pays baltes est un concentré de tout ce que les Etats-Unis ont fait en matière de financiarisation de leur économie, explique Juan Carlos Rodado, économiste à Natixis. Mais en pire. En fait, les pays baltes et la Suède sont un cas d'école des dérives de la globalisation financière, version réduite, mais avec des risques décuplés.