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Libération

Au Brésil, les coupeurs cannent d’épuisement

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Ethanol . Les producteurs s’engagent sur les conditions de travail.
par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 25 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 25 juillet 2009 à 6h51)

Les usineiros, les producteurs brésiliens d'éthanol, veulent se racheter une conduite. Ils s'engagent à améliorer les conditions de travail inhumaines des coupeurs de canne à sucre, matière première du carburant. Un accord avec les syndicats a été annoncé le 25 juin, au terme de négociations convoquées par le président Lula.

L'éthanol, c'est ce carburant «vert» que Lula présente au monde comme une solution au réchauffement climatique. Encore largement manuelle, la récolte de la canne est une tâche très dure qui emploie environ 500 000 hommes, pour la plupart des migrants venus des régions déshéritées. Les moins productifs sont remerciés dès la première semaine. Ceux qui restent coupent chacun 9 tonnes de canne par jour en moyenne. Des dizaines de décès ont été rapportés depuis 2004, vraisemblablement liés à l'épuisement. Le secteur est également responsable, à lui seul, de près de la moitié des personnes retrouvées en situation de travail dégradant ou forcé. «Comparé au travail dans les mines de charbon, c'est le paradis», a relativisé Lula, au grand dam des ONG. Le Président a néanmoins décidé d'agir pour éviter un boycott international de l'éthanol.

Le principal mérite de l'accord est de mettre fin à la sous-traitance. «Jusqu'ici, la main-d'œuvre était recrutée par des intermédiaires mis en cause dans les mauvaises conditions de travail. Les patrons devront désormais embaucher directement, ce qui permettra de mieux contrôler celles-ci», explique El