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Libération
Interview

«Microsoft devra gérer une contagion du libre»

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Logiciels. Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora :
publié le 27 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 27 juillet 2009 à 6h51)

Dans un environnement informatique en pleine mutation, Microsoft, dont le chiffre d'affaires et le bénéfice ont reculé en 2008 - une première ! -, est contraint à bouger. Vendredi, le géant du logiciel a dû faire une concession majeure à Bruxelles, à propos de son navigateur Explorer. Quelques jours plus tôt, il avait fait «don» à la communauté Linux du code source de 20 000 lignes concernant trois gestionnaires de périphériques. Un changement de cap brutal pour une firme dont le patron, Steve Ballmer, pourfendait, il y a peu, le monde du logiciel libre, évoquant ce « cancer anticapitaliste».

Entretien avec Alexandre Zapolsky, PDG de l’éditeur de logiciels Linagora, acteur majeur du libre.

Est-ce vraiment un tournant ? Ce n’est pas la première fois que Microsoft montre des signes d’ouverture en direction de la communauté du libre…

L'événement, c'est qu'ils ont choisi une licence GPL, licence totalement libre de droit, la plus couramment utilisée dans le logiciel libre. Ce geste, plus contraint que choisi, montre à quel point le marché de l'open source, ou code ouvert, est devenu mature. Tellement incontournable, que l'entreprise qui l'a combattu pendant tant d'années l'utilise aujourd'hui comme un élément de conquête ! Là où Microsoft s'est fait dépasser par ses concurrents, comme sur le marché de la virtualisation, il n'hésite plus à adopter un modèle «disruptif» de distribution de son innovation, totalement étranger à sa culture. Qui l'aurait cru il y a seulement quelques années ?

Comment définiriez-vous ce modèle «disruptif» du logiciel libre et en quoi menace-t-il Microsoft ?

Jusqu’il y a quelques années, quand on mettait au point une innovation, on faisait tout pour protéger sa propriété intel