Ce samedi matin semble des plus ordinaires sur le parking de l’hypermarché Leclerc de Montauban (Tarn-et-Garonne). A l’exception d’un barnum devant lequel ralentissent les chariots. Sous la toile, deux employés de l’hyper haranguent les clients autour d’étals de fruits locaux en promotion. L’autorisation de «vente au déballage» (à l’extérieur des surfaces de vente) a été donnée pour trois week-ends durant juillet et août. Une mesure prise, in extremis, par le ministère de l’Agriculture, mercredi dernier, laissant peu de temps aux grandes surfaces pour s’organiser.
Marge. Il s'agissait de faire un geste en direction des producteurs français qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs semaines, croulant sous les stocks, et laminés par des prix en chute libre. D'après le SNM (Service des nouvelles des marchés), le 22 juillet, les neuf produits concernés par ces ventes (melons, pêches, courgettes…) avaient des cours inférieurs de 30 à 40 % à la moyenne hebdomadaire des cinq années précédentes.
Samedi, François et Josianne se sont arrêtés devant le stand du Leclerc Montauban pour acheter un melon jaune à 1,35 euro pièce, soit 90 centimes le kilo en moyenne : «La semaine dernière, il était à l'intérieur du magasin à 1,60 euro», se souvient le couple de retraités.
Pour l'hypermarché, la marge bénéficiaire, si elle baisse en valeur absolue, s'élève toujours à 15 %. Pour les agriculteurs, l'histoire n'est pas la même. Bernard Borredon est producteur de mel