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Vif argent

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Jacques Veyrat. A 46 ans, cet X-Ponts rapide et malin, succède à Robert Louis-Dreyfus récemment décédé, à la tête de la multinationale de négoce.
publié le 28 juillet 2009 à 6h53
(mis à jour le 28 juillet 2009 à 6h53)

Dans le bureau de Jacques Veyrat, tout est neuf, la table gainée de cuir, la chouette lampe en acrylique avec son interrupteur rouge, le fauteuil et lui-même, Jacques Veyrat, qui semble tout juste sorti de son emballage avec un hâle léger peint sur les joues, des boucles romantiques, et des shoes astiquées comme sur une pub Berluti. 46 ans sans vieillir. C’est Robert Louis-Dreyfus qui avait voulu ce siège social un poil tape-à-l’œil dont il n’a pas vu l’achèvement, comme s’il avait mis en scène son successeur. De ses débuts dans la fibre optique, Jacques Veyrat a emporté une section de câble semblable à un petit martinet design, dont il se sert pour raconter l’histoire de LD communications, plus connue du public sous le nom de Neuf, ou de Neuf Cegetel. Elle vaut qu’il la raconte parce que créer 7,5 milliards d’euros de vraie richesse en dix ans et sortir à temps du marché, c’est épatant.

En 1995, un jeune polytechnicien que vient de recruter la société Louis Dreyfus, multinationale familiale de négoce (grain, transport maritime, énergie, immobilier) répond à un appel d'offres lancé par un opérateur américain qui souhaite poser un câble de fibres optiques au fond de la Seine. Pour faire baisser les coûts, Veyrat a la bonne idée d'en poser deux, et de garder le second. Deuxième idée encore plus futée, poser un réseau de fibres optiques le long des voies navigables gérées par son groupe. Louis Dreyfus (LD) communications, créé en 1998, est un simple grossiste qui loue ses réseau