«Il s’agit d’une réforme fiscale importante. A court terme, elle ennuie ceux qui sont très dépendants des énergies fossiles mais, à moyen terme, si on lui laisse le temps de s’installer, elle incitera les accros à changer de comportement. Il est très important d’organiser socialement la fin de cette dépendance.
Si on ne s’en occupe pas maintenant, on ne s’en occupera jamais. La contribution climat énergie n’est pas une taxe destinée au budget de l’Etat, elle ne doit pas remplacer la taxe professionnelle, elle est censée donner du sens à l’impôt. D’après ce que j’entends ici ou là, ce qui serait considéré comme juste et équitable serait l’immobilisme.
Par ailleurs, le prix de la tonne de CO2 doit être suffisamment élevé, - et 32 euros semble un bon compromis -, pour être incitatif. Trop basse, elle serait assimilée à une taxe budgétaire et ne changerait rien dans la tête des gens. Tous les économistes savent qu'une écotaxe trop basse, comme celle qui pèse sur les sacs de caisse ou l'éco-participation pour le recyclage des produits électroménagers, n'incite pas au changement. Il faut comprendre que si on consomme moins d'énergie fossile, au final, les factures baisseront.
Quant aux mécanismes de compensation, il ne faut pas compenser exactement ce qui a été prélevé, sinon jamais les comportements n’évolueront. C’est vrai qu’il existe une série de situations spécifiques à examiner de près. Mais comme rien n’est fixé, c’est un peu tôt pour s’énerver.
Il faut, par ailleurs