La taxe écologique allemande n'a pas bonne presse. «Elle a raté tous ses objectifs», estiment ses adversaires, qui parlent de «déshabiller Pierre pour habiller Paul», et de «réforme antisociale qui freine la croissance».
Le 1er avril 1999 est entrée en vigueur la «réforme écologique de l'imposition», instaurée par le gouvernement Schröder et communément appelée «taxe écologique». Le gouvernement cherche alors à diminuer les charges sociales pour relancer l'emploi. Les Verts et les sociaux-démocrates au pouvoir se mettent d'accord sur le principe d'une diminution des cotisations retraite, compensée par l'augmentation de la taxation sur l'énergie et l'instauration d'une taxe sur la consommation d'électricité. La coalition pense faire d'une pierre deux coups : inciter les Allemands à économiser l'énergie et ainsi lutter contre le réchauffement climatique - «la réforme de l'impôt est une vraie contribution à la protection du climat», assurait le ministre vert de l'Environnement Jürgen Trittin en 1999 -, et redynamiser le marché du travail.
Gel. Le prix de l'énergie est ainsi augmenté en cinq étapes, jusqu'au gel de la hausse en 2003, peu avant l'arrivée au pouvoir d'Angela Merkel. Fin 2003 en tout cas, cette réforme avait rapporté 16 milliards d'euros ; la taxe sur les carburants était passée de 14,71 à 17,78 centimes le litre, et la taxe sur l'électricité avait augmenté de 0,26 %.
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