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Pour Kerviel, les erreurs viennent du parquet

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Finance . La défense de l’ex-trader démonte le réquisitoire.
publié le 29 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 juillet 2009 à 6h51)

Jérôme Kerviel continue à se battre. Alors que l'enquête est terminée, que le procureur de Paris, Jean-Michel Aldebert, demande son renvoi en correctionnelle, et que la Société générale a d'ores et déjà annoncé qu'un procès aurait lieu en 2010, la défense de l'ex-trader vient d'envoyer un courrier à ses juges d'instruction, Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, pour démonter le réquisitoire du parquet. Sur un ton ironique et grinçant, Olivier Metzner (avec son associé Nicolas Huc-Morel et son confrère Francis Tissot) a écrit une lettre de onze pages (que nous nous sommes procurée) dans laquelle il s'amuse à pointer les «réquisitions approximatives sur certains points, erronées sur de nombreux autres, et intrinsèquement contradictoires» du procureur de la République.

Grossières. Sur bien des points, cette lettre touche juste. Le réquisitoire du parquet (que nous avons pu consulter) a beau être long - il comporte 71 pages -, et donc sembler complet, il comporte des erreurs grossières, qui le décrédibilisent. Ainsi, il se trompe sur la qualification des faits reprochés à Kerviel. Page 10, Aldebert écrit que le trader a été mis en examen pour «abus de confiance aggravé» et, pages 66 et 69, il demande son renvoi pour ce motif. Or, Kerviel n'a été mis en examen que pour un simple «abus de confiance». La différence n'est pas minime : avec l'«abus de confiance simple», la condamnation est de trois ans maximum, avec l'«abus de confiance aggravé»,