Michel Rocard a remis hier après-midi à Jean-Louis Borloo,le ministre de l’Ecologie, son rapport très attendu sur une taxe carbone qui, à peine née, est déjà asphyxiée par les critiques.
C’est quoi cette taxe ?
Un signal pour dire que l’énergie bon marché, c’est fini. L’idée consiste à renchérir l’énergie fossile pour en limiter sa consommation. Nos sociétés sont totalement pétro-dépendantes. Comme, d’une part, les ressources en énergies fossiles ne sont pas infinies, et comme, d’autre part, la combustion de gaz naturel, de pétrole ou de charbon, émet des gaz à effet de serre, lesquels sont à l’origine du réchauffement climatique, il va bien falloir apprendre à se désintoxiquer collectivement de cette vilaine addiction. Le vocabulaire a d’ailleurs son importance, la taxe carbone s’appelle en vrai la contribution climat énergie (CCE).
Pourquoi ne taxe-t-on pas ces rejets ?
On le fait déjà pour certaines entreprises soumises à des quotas d'émissions dans le cadre des marchés du carbone. Mais évaluer les émissions de CO2 de chaque Français relève du casse-tête, d'où l'idée de viser leur consommation d'énergie.
Quel sera le montant de la CCE ?
C'est bien toute la difficulté : donner un «signal-prix» suffisant pour inciter au changement sans effrayer les parties prenantes. La commission Rocard s'appuie sur le rapport du Centre d'analyse stratégique qui estime que 32 euros la tonne de CO2 est un bon compromis. De ce prix découle mécaniquement le niveau de taxe sur