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Libération

La réforme de la Poste pas vraiment recommandée

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Service public. Contre les craintes de privatisation, politiques et syndicats montent au front.
publié le 30 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 30 juillet 2009 à 6h52)

Pour s’attaquer au seul symbole du service public encore debout - la Poste -, l’Etat a choisi l’été. C’est dire si la réforme est à risque. Hier matin, le projet de loi faisant de la Poste une société anonyme a été présenté au Conseil des ministres. Et chacun au gouvernement est monté au front pour rassurer. D’où cette salve de justifications qui parfois se télescopent et même se contredisent.

Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, a assuré ainsi ne pas vouloir «liquider» la Poste, en insistant sur les garanties. «Maintien du service universel, du prix du timbre, du statut et actionnariat 100 % public.» Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, qui a récupéré la patate chaude des mains de son prédécesseur à l'Industrie, Luc Chatel, s'est défaussé sur l'Europe, l'accusant d'imposer la réforme : «C'était une obligation pour le gouvernement.» Tandis que Patrick Devedjian, comme si Christian Estrosi était allé trop loin, ramenait la réforme à de plus justes proportions. «Non, c'est pas le début de la privatisation.» Et «oui, la Poste en a besoin pour affronter la concurrence».

Mais toutes ces belles garanties égrénées pour faire accepter la réforme se heurtent au scepticisme argumenté de ses opposants. Une soixantaine de mouvements, politiques, associatifs et syndicaux, réunis dans un collectif «contre la privatisation et pour un référendum», ont rappellé hier leur hostilité et peaufinent une consultation nationale planifiée