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Le FMI va prêter sans intérêts aux pays pauvres

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Historique: l'institution de Washington annonce qu'elle annule le paiement des intérêts dus par les pays pauvres jusque fin 2011, et qu'elle fera passer les prêts à leur intention à 17 milliards de dollars d'ici à 2014.
Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. (REUTERS)
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publié le 30 juillet 2009 à 11h25
(mis à jour le 30 juillet 2009 à 11h28)

C'est une première. «Un effort historique», selon le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Souvent critiqué pour son indifférence aux difficultés sociales entraînées par les politiques qu'il préconise, le Fonds monétaire international révolutionne ses pratiques en acceptant de prêter gratuitement aux plus pauvres, un geste à la portée discutée.

L'institution de Washington a annoncé mercredi qu'elle annulait le paiement des intérêts dus par les pays pauvres jusque fin 2011, et qu'elle ferait passer les prêts à leur intention à 17 milliards de dollars d'ici à 2014.

Le FMI regroupe 80 pays, dont la moitié environ sont africains. «Pour la première fois de son histoire, nous sommes avec un FMI qui prête à taux zéro à des pays qui sont des pays pauvres», et cela «allège beaucoup leur budget», se félicite DSK.

«C'est un grand pas, même s'il a fallu du temps pour en arriver là», salue Mark Weisbrot, du Center for Economic and Policy Research, de tendance altermondialiste et critique virulent de l'institution.

Polémique

En période de croissance comme de récession mondiale, ces pays pauvres sont des clients habituels du Fonds «depuis leur accès à l'indépendance et les chocs pétroliers des années 1970, qui leur ont fait très mal», rappelle Adam Lerrick, professeur d'économie international et expert à l'American E