Il tente de rattraper le coup. Comme si de rien n’était. Le teint légèrement hâlé, la voix assurée, le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, égrenait hier les résultats semestriels 2009 du groupe, faisant fi de la levée de boucliers contre son plaidoyer en faveur d’une hausse des tarifs réglementés. Les chiffres sont bons, rabâche-t-il : un chiffre d’affaires en augmentation de 8,2 % à 34,9 milliards d’euros, un bénéfice net stable à 3,1 milliards et, surtout, des investissements à l’étranger autofinancés qui tirent les résultats du groupe, avec une croissance de 14,9 % du chiffre d’affaires à l’international, contre +2,8 % en France.

Chiffres «faussés». Le patron d'EDF félicite à tour de bras ses filiales, soulignant de facto la pertinence de sa stratégie d'expansion internationale, qu'il s'agisse du rachat du britannique British Energy ou de l'acquisition en cours du belge SPE et de 50 % de l'américain Constellation. Des chiffres quelque peu «faussés», d'après Philippe Pesteil, administrateur CFDT d'EDF, qui regrette par exemple que les «bonnes performances de la filiale EDF Energies nouvelles soient incluses dans l'international».

Mouvements sociaux. Dans tous les cas, ces résultats tombent à pic pour contredire les propos d'Henri Guaino, conseiller spécial de l'Elysée, qui épinglait «des erreurs d'investissement à l'étranger». Une manière, aussi, de faire passer la pilule de la possible hausse de 1,9 % des tarifs de l'éle