Nouveaux orages pour Air France. Vendredi, l'Agence européenne de sécurité aérienne (ASEA) a annoncé qu'elle allait ordonner le remplacement des sondes Pitot de mesure de vitesse sur tous les Airbus A330-A340, ce qui touche 34 appareils d'Air France. Entre cette affaire (lire ci-contre) et les mauvais résultats annoncés jeudi, la dépression se creuse dans le ciel de la compagnie. Après la première perte de son histoire l'an dernier, - 814 millions d'euros sur l'exercice 2008-2009 -, le printemps démarre avec une perte plus lourde encore : - 426 millions d'euros sur trois mois (d'avril à juin). Le trou était attendu mais pas de cette ampleur. Dans la foulée, Pierre-Henri Gourgeon, le nouveau patron d'Air France, a lâché une bombe et évoqué la probabilité «d'un plan social» à l'automne, à base de «départs volontaires et de mesures de mobilité géographiques et professionnelles». Le nouvel accord, signé il y a dix jours avec les syndicats, prévoit justement la possibilité de recourir à de telles mesures, interdites auparavant. Les syndicats imaginaient-ils que cela viendrait si tôt ?
La crise n'en finit pas de plomber la compagnie. Le chiffre d'affaires passagers a chuté de 19 % au dernier trimestre. Le recul est spectaculaire sur la «classe avant» (-27 %), ces clients à forte contribution. Air France s'adapte en supprimant des vols. Du coup, «on se retrouve confrontés à des sureffectifs», ne cache pas Eric de Rivery, du SNPL (Syndicat national des pilo