Jacques Rouchaussé est secrétaire général des Producteurs de légumes de France, association spécialisée de la FNSEA, premier syndicat agricole.
Les subventions versées par l’Etat aux producteurs de fruits et légumes vont devoir être remboursées, à la demande de la Commission européenne. Que vous inspire cette annonce?
En pleine crise des fruits et légumes, réclamer cet argent aux producteurs est extrêmemnt difficile à entendre. Il faut replacer ces aides publiques pour des «plans de campagne» dans leur contexte. Ces subventions, qui ont été versées entre 1992 et 2002, visaient à réguler le marché lorsqu'il était engorgé. On autorise le retrait, c’est-à-dire la destruction d’une partie de la marchandise et, pour compenser sa perte, le producteur percevait une aide. Elles étaient donc justifiées et, en aucun cas superflues, cela servait de variable d’ajustement.
Ces aides, à l’origine exceptionnelles, s’étaient apparemment banalisées...
Il faudra étudier cela de près. Je ne suis pas dans le compte des exploitations mais il faut savoir que les aides de l’Etat sont nécessaires pour faire tourner l’entreprise. L’argent était réinjecté pour continuer d’exister demain.
Bruxelles a estimé que ces aides faussaient la concurrence au sein de l’Union européenne. Qu’en pensez-vous?
Je renvoie la balle de la concurrence faussée à la commission européenne, alors qu’il existe des distorsions flagrantes entre les Etats de l’UE, en particulier con