Discrètement, depuis fin juin, l'étiquetage «sans OGM» s'est glissé dans les rayons des supermarchés sur certains produits animaux. Cette pastille garantit que les bêtes ont été nourries sans aliment transgénique et que le produit final en contient moins de 0,9 %, le seuil toléré par la Commission européenne. Il s'agit d'un étiquetage expérimental et volontaire. Taille, couleur, typographie sont laissées libres à condition que l'ensemble ne soit «ni dénigrant ni trompeur».
«Injustice». Cette première expérimentation a démarré lorsque le Conseil national de la consommation a donné un avis favorable, le 19 mai, pour les produits d'élevage. C'est la première étape avant que le Haut comité des biotechnologies ne donne son avis en septembre. A vrai dire, l'étiquette «sans OGM» devrait plutôt se lire «avec un minimum admissible d'OGM». En effet, la lisibilité de ce pourcentage, le fameux 0,9 %, peut poser des problèmes au client des grandes surfaces. Les premières pastilles spécifiaient «nourri sans utilisation d'OGM, minimum 99,1 %». Dilemme : «Si on note qu'il y a au maximum 0,9 % d'OGM, le consommateur va se dire qu'il y en a forcément. A contrario, si on indique qu'il n'y en a pas à 99,1 %, il peut nous reprocher ne pas atteindre les 100%», note Emmanuelle Dupont, directrice des Bœufs fermiers de la Sarthe.
Pour déterminer le taux d'OGM, on analyse des cargaisons à leur arrivée en France. Le maximum de 0,9 % de contamination est rarement attein