Ses lointains prédécesseurs avaient distribué l'argent, c'est à lui qu'il revient d'aller le reprendre. Le nouveau ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé hier dans le Parisien que l'Etat allait «engager une procédure de remboursement auprès des producteurs» de fruits et légumes pour récupérer des aides versées il y a dix ans. Un mois après sa prise de fonction, le successeur de Michel Barnier récupère un de ces dossiers explosifs dont le secteur agricole a le secret. Objet du litige : ces «plans de campagne» mis en place entre 1992 et 2002. Des aides versées par la France aux organisations de producteurs de fruits et légumes pour faciliter la vente face à la concurrence internationale. Plus de 330 millions ont été distribués en dix ans.
«Astreintes». Saisie il y a sept ans sur la légalité de ces aides, la Commission européenne les a jugées «incompatibles avec le marché commun» : «Les mesures, qui visaient à manipuler les prix et les quantités mises sur le marché, étaient de nature à affecter les échanges et à fausser la concurrence», écrit la Commission dans une décision de janvier, publiée le 26 mai. Et Bruxelles enfonce le clou en soulignant que «les autorités françaises étaient informées de la nature douteuse de ces actions au regard du droit communautaire». Le 29 juillet, date limite fixée par Bruxelles, Bruno Le Maire a donc dû écrire à la Commission pour confirmer que la France allait bien tente