Producteurs de fruits et légumes et pêcheurs: même punition? Quelques semaines avant son annonce fracassante de lundi sur la nécessité de rembourser les aides publiques versées entre 1992 et 2002 à la filière fruits et légumes, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, avait rappelé aux pêcheurs que certaines aides devraient être restituées... Egalement sur injonction de la commission européenne.
Celle-ci a, en effet, vu d’un mauvais oeil les aides versées par l’Etat, entre fin 2004 et début 2006, dans le cadre d’un Fonds de prévention des aléas à la pêche (FPAP) qui devaient permettre aux pêcheurs d’amortir les hausses du prix du carburant en payant moins cher que le prix du marché.
«Bruxelles juge tout illégal, rien n'est eurocompatible dans la pêche», s'agace Mélanie Prat, secrétaire générale du Syndicat national des chefs d'entreprise à la pêche maritime, arguant que cette «"assurance gazole" n'était pas vraiment une aide directe aux entreprises, mais plutôt une aide sociale». «Comment l'Etat a-t-il pu engager de telles sommes, sans garanties sur leur légalité?», s'interroge-t-elle. Philippe Mérabet, l'ancien président du FPAP, chiffre le montant des aides concernées à 65 millions d'euros.
«On n’a pas encore repris notre souffle»
L'évocation d'un remboursement n'a pas été une surprise, le prédécesseur de Bruno Le Maire, Michel Barnier ayant d