Pascal Clavier est producteur de pommes dans le Haut-Berry (Cher). Il est membre de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) et fait partie d’une coopérative, la Martinoise, qui a perçu des aides entre 1992 et 2002.
Comment avez-vous obtenu ces aides ?
Les fonds étaient discutés au niveau national. En ce qui me concerne, la section économique pommes, qui regroupe des organisations de producteurs, plaidait auprès du ministère. L’argent était versé à l’Office national interprofessionnel qui le distribuait aux comités de bassin qui reversaient les aides aux organisations de producteurs. Certaines actions étaient financées à un pour un : l’Etat nous donnait une somme et les producteurs abondaient d’autant. D’autres exclusivement par l’Etat.
A quoi ont servi ces aides ?
Elles ont permis une péréquation du marché. Notre coopérative a peu utilisé les plans de campagne (lire ci-contre) concernant la destruction ou le retrait de marchandises. Nous avons par contre organisé des actions de promotion commerciale et des ventes à l’export pour dégager le marché français d’une suroffre. Les plans ont permis de compenser les différentiels monétaires ou de coût de main-d’œuvre qui affectent notre compétitivité.
La fin des plans de campagne a-t-elle affecté les producteurs ?
Ce qui a changé, c’est que nous avons perdu des parts de marché à l’international. Sur mes 50 hectares de vergers, 10 à 15 % de la production était vendue au grand export, dans les pays de l’Est ou aux Emirats. Les pommes se sont retrouvées sur le marché européen et français, ce qui a créé une suroffre et donc une pression plus importan