Les marchés financiers repartent à la hausse, les banques distribuent des bonus et les politiques s’indignent. Jusque-là, on ne voyait de tels scandales qu’aux Etats-Unis. Mais cela arrive en France. BNP Paribas, la première banque du pays, a réalisé des performances records pour ses activités de marchés. Et, selon des estimations réalisées par Libération et non démenties par la banque, elle compte distribuer à ses traders au début de l’année prochaine une somme de l’ordre d’un milliard d’euros.«Nous ne pouvons donner un chiffre exact», a déclaré un porte-parole, reconnaissant néanmoins qu’il devrait être«forcément de plusieurs centaines de millions d’euros».
Déduction. L’information se trouve en fait bien cachée dans les comptes de l’établissement, en creusant la ligne «frais de gestion» de l’entité Corporate and Investment Banking (CIB). Ces frais comprennent de nombreux facteurs : salaires fixes, variables, immobilier, dépenses informatiques, etc. Et il est a priori impossible de déterminer la part des bonus. Sauf que, lors de la présentation des comptes du premier trimestre, ces frais avaient explosé. La banque l’avait alors justifié par l’augmentation des bonus. «Les frais de gestion du pôle s’élèvent à 1 770 millions d’euros contre 952 millions d’euros au premier trimestre 2008, écrivait la banque. Ils sont impactés essentiellement par la hausse des provisions pour rémunérations variables dans les activités de marchés de capitaux du fait de la très bonne performance du