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portrait

Ça se tente

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A vos marques (1/8). Abderrahman El Elaammari. Inventif et bricoleur, ce chef prototypiste chez Décathlon a mis au point la tente qui se monte en «deux secondes».
publié le 6 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 6 août 2009 à 6h52)

Quand il était petit, il rêvait d'inventer des chaussures comme des sabots de dromadaire, qui permettent de ne pas s'enfoncer dans le sable. Un peu plus grand, il s'est mis dans la tête de trouver un système pour capturer «un peu de soleil» et l'utiliser la nuit tombée. Il a équipé sa tribu de panneaux solaires, puis s'en est allé. A présent, il coud des bouts de tissus pour en faire des tentes.

Abderrahman a grandi dans le désert du Sahara, avec le ciel pour horizon. Aujourd'hui, il vit la tête dans les nuages au pied du mont Blanc, en Haute-Savoie, où est implanté le siège de Quechua, la marque d'articles de randonnée du groupe Décathlon. Il est responsable de l'atelier de création, chef prototypiste pour être exact, avec un penchant assumé pour la tente, «peut-être parce que je suis né sous une tente touareg…» Son métier : donner corps à des idées, quelques fois farfelues, d'autres fois géniales. Il coud, assemble, bidouille et cherche le petit truc, la feinte qui va faire que l'invention pourra être brevetée.

Un jour, son chef de produit a débarqué en disant : «Je veux une tente qui fait "wouahou" quand on l'ouvre.» Une tente qui se monte toute seule, en deux secondes. Abi ne saurait dire quelle tête il a faite, mais se souvient très bien ce qu'il a pensé : «Que des enfants gâtés, ces Européens ! Il leur faut tout, dans l'instant.»

Quand il raconte son histoire, l'enfant du désert a les yeux qui pétillent. La langue bien pendue, comme le