Souvenez-vous. En avril 2008, Christine Boutin, alors ministre du logement, fanfaronnait en présentant sa maison à 15 euros par jour, destinée à dégommer celle à 100.000 euros lancée trois ans plus tôt par Jean-Louis Borloo.
«Remise des clefs à 30.000 heureux propriétaires d'ici fin 2010», clamait-elle encore en décembre. A mi-parcours, on est loin du compte. Selon le gouvernement, «entre 4.000 et 5000 projets» sont en cours et seule une poignée de maisons ont déjà été livrées. Trop de paperasse, un montage financier complexe et un prix à payer qui dépasse souvent les 15 euros par jour: voilà pour les principales critiques.
«Les débuts ont été difficiles, mais cela devrait aller mieux…», assure le ministère, confiant. Un dispositif juridique simplifié est sur les rails. Entre objectifs et réalités, point d'étape.
Le Pass foncier, un casse-tête juridique
«C'est vraiment difficile à comprendre, alors à expliquer…», soupire une conseillère du Pass foncier avant de se lancer. La maison Boutin repose en effet sur ce dispositif juridique qui permet de payer la maison dans un premier temps, et le terrain ensuite (celui-ci étant acheté, pendant la durée du remboursement du bâti, par un organisme collecteur du 1% logement). Autre avantage du Pass foncier: une TVA réduite à 5,5%.
Sauf qu'en pratique, ce portage juridique est très compliqué à mettre en place, et s'accompa