Avec la reprise des marchés financiers, voilà les bonus qui reviennent. Et la polémique qui repart. Personne n’a oublié que cela fait à peine un an que Lehman Brothers a fait faillite (le 15 septembre 2008), justement à cause du comportement amoral et risqué de ces mêmes traders. Surtout, au moment où l’Europe et les Etats-Unis font face à la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, la colère est d’autant plus vive que des promesses avaient été faites par les politiques. Notamment au moment du G20, à Londres, en avril. D’ailleurs, pour se défendre, BNP Paribas a indiqué qu’elle «respectait scrupuleusement les recommandations du G20». Que s’est-il passé, alors ?
Un système fondamentalement pervers
Les bonus se sont développés à partir des années 80 à Wall Street, avec la dérégulation du système financier. Ils se sont ensuite implantés en France à partir des années 90. Depuis, c’est devenu une habitude solidement ancrée. A la fin de chaque année, chaque banque décide d’un montant global à allouer par département, en cash ou en actions, en fonction des bénéfices obtenus. Et les chefs de salle répartissent ensuite comme ils l’entendent cette somme entre salariés. Un trader peut espérer toucher 1 million, une secrétaire pas plus de 10 000 euros…
Ces inégalités et le montant astronomique de certaines primes ont choqué. Mais les économistes ont surtout critiqué un mode de distribution qui «encourage le risque».«Avec ce système, on ne fait pas participer les salar