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Libération

La crise économique a eu la peau du «tigre irlandais»

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Social. Ancien modèle des ultralibéraux, l’île est dévastée par un krach financier et immobilier.
par Marc THIBODEAU, (à Dublin)
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

Les curieux se précipitent depuis quelques jours au zoo de Dublin pour voir les deux bébés tigres de Sumatra nés la semaine dernière en captivité. «Ils vont nous aider à sensibiliser nos visiteurs à la situation de ce félin menacé», se félicite le directeur de l'établissement, Leo Oosterweghel. Aucun nouveau-né n'est nécessaire pour attirer l'attention sur le «tigre celtique», qui lutte aussi pour sa survie. Pendant des années, l'Irlande a enregistré une croissance phénoménale qui lui a valu ce surnom et l'admiration quasi extatique de milliers d'économistes et d'élus. Ceux qui ne jurent que par la déréglementation tous azimuts des marchés, la réduction des impôts et l'ouverture des frontières voyaient dans la performance de ce pays de 4 millions d'habitants la preuve de la supériorité de leur formule. Ils se font plus discrets aujourd'hui alors que le PNB (1) irlandais est en chute libre.

Les plus récentes projections de l’institut économique dublinois Esri font état d’une baisse de 8,9 % pour 2009, qui pourrait s’accompagner d’un autre recul de 2,3 % en 2010. Le taux de chômage pourrait alors excéder les 16 %. La baisse des rentrées fiscales et l’explosion des demandes d’aide sociale réduisent presque à néant la marge de manœuvre du gouvernement conservateur du Premier ministre Brian Cowen, qui a dû avancer des milliards à l’automne pour éviter l’effondrement du système bancaire.

«Survivre». Le secteur le plus durement touché est celui de l'immobili