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Libération

La Russie au chevet d’Avtovaz

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Automobile. Le constructeur cumule une dette proche du milliard d’euros et doit faire face au mécontentement de ses employés.
par Lisa ALISSOVA
publié le 7 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 7 août 2009 à 6h51)

Hier, quelques milliers d'ouvriers du constructeur d'automobiles russe Avtovaz ont manifesté à Togliatti, à 1 000 km au sud-est de Moscou, pour exiger la nationalisation de leur entreprise. Avtovaz, dont le groupe françaisRenault détient 25 % du capital, a arrêté le 1er août sa chaîne d'assemblage pour un mois. De septembre à février, la semaine de travail sera réduite à vingt heures et les ouvriers ne toucheront que la moitié de leur salaire.

C'est que les ventes sur le marché russe de l'automobile ont chuté de 50 % au cours des six premiers mois de l'année. En 2008, Avtovaz a essuyé une perte nette de 6,2 milliards de roubles (138 millions d'euros) et cumule une dette de 44 milliards de roubles (979 millions d'euros). Pour sauver le dinosaure frappé par la crise, l'Etat a augmenté en janvier les droits de douane à l'importation d'automobiles. Et lors de ses meetings, le parti du pouvoir, Russie unie, a appelé les Russes à acheter des Ladas. En visite à Togliatti en avril, Vladimir Poutine est même allé jusqu'à acheter un Niva(4 x 4 russe). Il a aussi accordé au groupe un prêt de 25 milliards de roubles (556 millions d'euros).

Pour le chef du syndicat indépendant d'Avtovaz, Piotr Zolotariov, organisateur de la manifestation d'hier, la nationalisation est la seule solution : «Les managers doivent rendre à la caisse de l'usine leurs salaires exorbitants ! L'Etat devrait reprendre Avtovaz.»

Pour l'expert automobile Artiom La