Les futurs Airbus A320, dont l'industrialisation est prévue en 2020, seront bien assemblés sur les chaînes allemandes de Hambourg, échappant à Toulouse. La direction de l'avionneur européen nous a confirmé cette information donnée hier par l'édition allemande du Financial Times. «Cette décision avait été prise en comité opérationnel dès 2006, a indiqué à Libération l'un des dirigeants du site toulousain d'Airbus. Elle s'inscrit dans une juste répartition des charges entre nos différents membres [Allemagne, France, Grande-Bretagne et Espagne, ndlr]. Le futur A350 et l'A380 seront assemblés en France. Il est normal que le futur A320 soit assemblé en Allemagne.»

L'explication fait tousser Jean-François Knepper, délégué Force ouvrière (FO), le syndicat majoritaire d'Airbus France. «Lors du dernier comité européen entre syndicats et direction, Tom Enders, le président d'Airbus, avait indiqué que c'était prématuré à ce stade, dit-il. Cette décision ne peut pas se prendre comme ça sans discussions avec l'ensemble des partenaires. Aujourd'hui, le programme A320 fait vivre Airbus [2 500 avions à livrer, ndlr]. Cela représente près de 1 000 emplois en France. Tout indique qu'il en sera de même avec son remplaçant.»

La décision d'assembler les futurs A320 à Hambourg ferait partie de négociations d'Airbus pour emprunter 3,3 milliards d'euros auprès de l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne af