Dans les salles de cours désertes, des coups de craie colorent encore les tableaux. On peut y lire d'obscures courbes et équations, assorties de mots qui sonnent comme des sentences : «dettes», «ajustements», «actifs». Non loin, un bruit régulier provient de la salle des marchés. Une vingtaine d'ordinateurs, équipés de logiciels de gestion et reliés en temps réel aux flux de données de l'agence Reuters, ronronnent en attendant les ordres de jeunes pousses de la finance. Ces locaux, encore vides, accueilleront en novembre la nouvelle promotion de l'université Paris Dauphine, avec vue sur le quartier de la Défense, qui lance un diplôme sur les principes et pratiques de la finance islamique.
Aura. «La demande est forte de la part des institutions non islamiques qui veulent former leurs collaborateurs aux approches de leurs clients islamiques», explique Elyès Jouini, directeur de l'Institut Finance Dauphine (IFD), qui prendra la tête de la nouvelle formation, dispensée à un niveau master 2 pendant un an. Au programme : gestion bancaire et financière traditionnelle, mais aussi droit des marchés dans le cadre de la finance islamique, régime des contrats de droit musulman, répartition des capitaux islamiques dans le monde ou techniques managériales face aux différentes pratiques religieuses.
Sara envisage d'intégrer la nouvelle promotion. A 20 ans, cette Marocaine surdouée vient d'achever un master 1 de finance à l'université Dauphine. Le t