Ils n’ont plus l’âge de téter des biberons mais ils s’intéressent de près à ce qu’ils contiennent. Fin juillet, neuf sénateurs ont déposé un projet de loi pour interdire l’usage de bisphénol A dans les plastiques alimentaires. Cette substance chimique, à la base des plastiques transparents - résistants au choc et à la chaleur - est devenue un matériau de choix pour une large gamme de produits allant des DVD aux lunettes, en passant par les bouteilles d’eau réutilisables, le matériel médical et les biberons. C’est d’ailleurs grâce à cet objet emblématique que les campagnes de sensibilisation sur le bisphénol portent leurs fruits.
Perturbateur. Car le hic, c'est que le bisphénol est un perturbateur endocrinien, doté d'une structure chimique «très proche de celle du distilbène, tristement connu pour avoir provoqué des cancers de l'utérus chez les filles de femmes auxquelles on en avait prescrit durant la grossesse», prévient Claude Reiss président de l'association Antidote Europe. Avec leur proposition de loi, les sénateurs souhaitent donc éviter une bombe à retardement sanitaire similaire. «Nous envisageons d'interdire le bisphénol au nom du principe de précaution, signale Yvon Collin, sénateur de Tarn-et-Garonne à l'origine de la proposition de loi, car il existe des doutes sérieux sur l'influence de ce produit sur l'organisme.»
En effet, depuis plusieurs années, de nombreuses voix scientifiques se sont élevées aux Etats-Unis, au Canada, au Ja