Après la bataille d’œufs, la guerre de tranchées. En rejetant hier matin la demande de fermeture de l’usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) déposée par la direction de Molex par mesure de sécurité, tout en ordonnant aux représentants du personnel de cesser les entraves à la liberté du travail, le juge des référés du tribunal de Toulouse n’a pas débloqué le conflit en cours. L’entreprise avait annoncé la fermeture du site (qui mettra de toute façon la clé sous la porte fin octobre) après qu’un dirigeant a été bousculé le 4 août par des salariés. Lesquels maintiennent une surveillance permanente du site.
Sur les marches du palais, Jean-Marc Denjean, l'avocat des ouvriers, réagit : «Cette décision est une bérézina judiciaire pour la direction.La fermeture de l'usine est illégale.»«Cela veut dire que nous pouvons entrer dans l'usine, ajoute Denis Parise, secrétaire CGT au comité d'entreprise. Les vigiles doivent quitter les lieux.»«Faux, répond au téléphone Kim Campion, l'avocat parisien de la direction. Le juge a juste ordonné l'expulsion des piquets de grève. L'usine restera fermée tant que les conditions de sécurité ne seront pas garanties.»
Flottement. La suite de la confrontation a lieu à Villemur-sur-Tarn. Denis Parise est applaudi par la cinquantaine d'ouvriers réunis devant le poste de garde. Le délégué serre la main des gendarmes postés sur le trottoir, puis prend la parole : «Le lock-out[lire