Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Management, analyse les différentes annonces sur la situation de l'emploi et de l'activité économique en France.
On a appris ce matin qu'il y avait eu 70.000 destructions nettes d'emplois au deuxième trimestre 2009. Au lendemain d'une annonce plutôt positive sur le retour de la croissance, que signifie ce chiffre?
Alors que l'ajustement entre la production et l'emploi avait été très brutal entre fin 2008 et début 2009, il s'infléchit aujourd'hui. Néanmoins, l'ajustement du marché du travail reste plus brutal que lors de toutes les récessions et inflexions depuis le début des années 70.
Je m'explique: à l'automne 2008, il y a eu une baisse très forte de l'activité, une rupture radicale. Il y avait donc un écart entre le niveau de la production et le niveau de l'emploi. Pour maintenir leur profitabilité, les entreprises ont donc effectué un ajustement sur l'emploi.
Hier, nous avons eu une agréable surprise sur les chiffres du PIB. L'activité économique s'est stabilisée à un très bas niveau, mais elle s'est stabilisée. Certes, il y a un encore écart entre l'évolution de l'activité et celle de l'emploi, mais cela est plutôt dû à un effet d'inertie.