Simple rebond ou reprise ? Deuxième ou quatrième jambe du W ? La (bonne) nouvelle, hier, alimentait tous les débats, de bistrots comme d’experts : après quatre trimestres consécutifs de contraction de leur produit intérieur brut (PIB), la France et l’Allemagne (première économie de la zone euro) ont annoncé hier, au même moment, un retour inattendu de leur croissance au deuxième trimestre, à +0,3 %, alors que les experts prévoyaient plutôt -0,6 % pour Paris et -0,2 % pour Berlin.
Dans les deux capitales, on savourait son plaisir tout en prenant soin de ne pas en rajouter. «Même si, techniquement, la récession est terminée, la crise n'est pas finie», prévenait-on à Bercy où l'on déclarait maintenir, pour l'ensemble de l'année 2009, une prévision de croissance à -3 %. «La situation de l'emploi devrait rester difficile au cours des prochains trimestres», soulignait la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Son homologue allemand, lui, a salué l'événement tout en jugeant qu'il n'y avait «pas de raison d'être euphorique».«Ces chiffres doivent nous donner du courage, ils montrent que le pire de la récession est derrière nous», a commenté Karl-Theodor zu Guttenberg.
«Pérenne». «Ce +0,3 % arrive après plusieurs trimestres horribles, on est donc juste sur un scénario de rebond. Il n'y aura de vraie reprise que lorsque cette amélioration sera pérenne et riche en emplois, analyse Alexander Law, chef économiste de l'institu