Dans les rues d’Amsterdam se promène parfois une petite femme blonde au comportement étrange: au lieu de marcher droit, comme la plupart des piétons, elle fait des rondes autour des voitures en stationnement. Elle s’approche de la première, regarde à travers le pare-brise. Si elle ne trouve pas ce qu’elle cherche, elle se dirige vers la portière, colle son front contre la vitre et plisse les yeux en direction du tableau de bord. Puis elle repart, et fait le même cirque autour de la voiture suivante.
Cette femme, c’est Corinne Vigreux, la directrice générale de Tomtom. 44 ans, le port fier, le sourire franc et la poignée de main solide. Du genre bienveillant, mais qui n’a pas que ça à faire. Ce qu’elle cherche des yeux à l’intérieur des voitures, c’est son bébé. Le navigateur GPS dont elle a accouché, au terme d’un travail qui a duré des années. Maintenant qu’il est grand et fort, elle ne rêve que d’une chose : le voir ventousé à tous les pare-brise, intégré à tous les tableaux de bord dans toutes les voitures de toutes les villes du monde. Et à y regarder de plus près, on se dit pourquoi pas.
L'année dernière, le chiffre d'affaires de Tomtom s'élevait à 1,7 milliard d'euros. De quoi donner à Corinne Vigreux et son mari, Harold Goddijn, PDG du groupe, le droit d'espérer détrôner l'américain Garmin, actuel leader mondial. Elle précise : «Nous sommes les premiers à avoir créé un navigateur GPS tout-en-un destiné au grand public. Le nom de la marque contribue beaucoup à son su