«Nous devons éradiquer collectivement cette course à l'échalote aux bonus !» La ministre de l'Economie a exposé, hier sur France Inter, sa priorité de la rentrée. Le 24 août, quand elle recevra les banquiers français à Bercy, vingt-quatre heures avant que ceux-ci ne soient convoqués à l'Elysée, Christine Lagarde compte être très ferme. «Je vais leur demander quelles mesures ils proposent de prendre en matière de rémunération variable […]. Il faut impérativement qu'on aille plus loin et qu'on mette fin aux excès et aux abus qui ne sont pas tolérables par l'opinion publique et qui incitent à la prise de risque.» Les banques françaises, qui ont déjà pris des engagements en février pour encadrer ces rémunérations variables, doivent donc se préparer à aller plus loin.
Le problème c'est que la reprise constatée depuis quelques semaines sur les marchés semble provoquer un rebond des offres de bonus afin d'attirer les meilleurs traders. «Il y a beaucoup de mouvements en ce moment», confirmait hier un banquier à l'AFP. Le marché serait notamment animé par le japonais Nomura et le britannique Barclays, qui se sont partagés à l'automne les restes de Lehman Brothers. «Pour attirer les talents, il faut être compétitif sur le plan de la rémunération. Notre philosophie est basée sur la performance», fait-on valoir chez Nomura. Soucieux de se préserver aux yeux de l'opinion publique, les dirigeants européens semblent décidés à accentuer la pressio