«Irasshai, irasshai»,«Irasshaimase (bienvenue) !» Autour de l'immense gare du quartier d'affaires de Shinjuku, centre nerveux de la capitale, impossible d'échapper aux cris gouailleurs des vendeuses. D'autant plus motivées que les clientes ne se privent plus. Les sous-sols du grand magasin Takashimaya, dont les étals débordent des mets les plus rares et onéreux, sont bondés. Chez les fleuristes de la gare, des maris attentionnés achètent des roses bleues, 400 yens pièce (3 euros), et des tournesols d'espoir à leurs épouses. «Les ventes de nos costumes, polos et chemises d'été sont reparties», confie-t-on, en face, chez Tomorrowland.
Epargne. Après s'être serrés la ceinture, les Japonais puisent dans leur épargne et, à l'aune du rebond perceptible, s'offrent de nouveau des week-ends à Okinawa ou des séjours à l'étranger. Chez HIS, la plus grande agence de voyage de Tokyo, les comptoirs à la gloire des lignes asiatiques et des A380 de Singapore Airlines sont pris d'assaut du matin au soir par de jeunes couples en mal d'escapade romantique.
Le Japon est bel et bien de retour. Il a annoncé hier qu’il sortait de la récession avec une hausse de 0,9 % de son PIB au deuxième trimestre, après cinq trimestres de contraction.
Vrai rebond ou reprise passagère ? A Tokyo, des économistes, à qui on ne la fait plus après vingt ans de croissance zéro ou a minima, préfèrent ronger leur frein en bons sceptiques. Les ténors de la Banque du Japon (BOJ) n'