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Libération
Reportage

Des poids lourds politiques sortent Heuliez de l’ornière

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La lutte, c’est classe (2/4). Cette semaine, des histoires de mobilisations syndicales ou politiques qui ont payé.
publié le 19 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 août 2009 à 6h51)

Il y a ceux qui séquestrent leurs dirigeants, ceux dont le plan social est passé sous silence et ceux dont la lutte est relayée par les politiques. Et, là, l'entreprise Heuliez tient du cas d'école. Début 2009, le constructeur et équipementier de Cerizay (Deux-Sèvres), connu pour sa voiture électrique Friendly, au bord du gouffre, fait appel au Fonds stratégique d'investissement (FSI), bouée de sauvetage pour renflouer le capital d'entreprises clés. Détenu par l'Etat, PSA et Renault, le FSI rejette le dossier d'Heuliez, et parle de «canard boiteux». Motif : le business plan présenté par la famille Quéveau, propriétaire historique, n'est pas viable.

«Conflit». Les politiques entrent alors en piste. Ségolène Royal, présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, joue des coudes pour médiatiser le conflit. Fustigeant l'inaction de l'Etat, elle brocarde les grands constructeurs, accusés de vouloir torpiller Heuliez après lui avoir retiré, année après année, des contrats de sous-traitance cruciaux. Au même moment, l'équipementier va bénéficier du levier d'un autre poids lourd politique, Jean-Pierre Raffarin. L'ex-Premier ministre a l'oreille de l'Elysée : «Je suis allé voir le président de la République avec la lettre de refus du FSI, relate celui qui a dirigé la région de 1988 à 2002. Je lui ai rappelé que Gilles Michel [patron du FSI, ndlr] avait été au cœur d'un conflit entre PSA et Heuliez [lorsqu'il était memb