La disparition progressive de l'abricot des étals n'a pas amélioré la situation de la prune. C'est que, en période de crise des fruits et légumes, la concurrence est sévère entre les fruits à noyaux. Et les producteurs de prunes attendaient d'être un peu plus seuls en rayon pour sauver leur saison. «On a vu un petit frémissement la semaine dernière, mais ça s'est arrêté aussi vite que ça a commencé, raconte Philippe Palezy, président de l'Association nationale des producteurs de prunes. La saison n'est pas bonne pour nous comme pour les autres fruits.» Un déchirement alors que, en qualité, «le millésime est exceptionnel», grâce à une météo idéale. La reine-claude, vedette des prunes de table, qui a succédé à la Golden Japan dans les rayons, n'est pas partie pour sauver un secteur fruitier qui traverse un été de crise (lire ci-contre).
Un été paradoxal : malgré une récolte de grande qualité et correcte en quantité (1), les prunes se vendent mal et les producteurs doivent les écouler en dessous des coûts de production. A l'image d'Andrée Lignon, productrice sur une petite exploitation dans le Tarn-et-Garonne : «On m'a même dit d'arrêter de ramasser certaines variétés car les frigos des intermédiaires sont déjà pleins. Une partie de la production va rester sur les arbres. On n'aura aucun gain sur la prune cette année.»
Charges. Raymond Girardi, secrétaire général du syndicat agricole Modef (Mouvement de défense des exploitants