A Trollhättan, dans le nord de la Suède, l’espoir aura été de courte durée. Mardi, le géant américain General Motors annonce qu’il est parvenu à un accord avec le constructeur Koenigsegg concernant le rachat de Saab, sa filiale suédoise. Quelques heures plus tard, coup de théâtre : l’acquéreur révèle qu’il n’est parvenu à rassembler que 70 % des fonds nécessaires à cette reprise. Koenigsegg espère obtenir un prêt de 4,3 milliards de couronnes suédoises (420 millions d’euros) auprès de la Banque européenne d’investissement. Mais il lui manque encore 290 millions d’euros, sans quoi l’opération risque de capoter.
Christian von Koenigsegg, patron de l'entreprise, réclame un prêt d'environ 100 millions d'euros à l'Etat suédois. General Motors et les investisseurs qui le soutiennent fourniront le reste, promet-il. Sauf que, quelques heures plus tôt, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Jöran Hägglund, s'est montré très clair : «L'Etat n'accordera aucun prêt», a-t-il martelé, confirmant la position adoptée par le gouvernement de centre droit depuis que General Motors a annoncé en février qu'il souhaitait se séparer de sa filiale.
La nouvelle d’un rachat de Saab par Koenigsegg, mi-juin, avait d’ailleurs fait sensation en Suède. Les experts s’interrogeaient déjà : comment un petit fabricant de voitures de sport de luxe, qui ne compte que 45 employés et n’a vendu que 72 véhicules depuis sa création en 1994, allait-il pouvoir sauver de la faillite un groupe de 3 400 salariés ? L’