«Les algues peuvent tuer, l'Etat le reconnaît enfin. C'est un grand jour !» Hier, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, dans la baie de Lannion (Côtes-d'Armor), les militants en guerre contre les marées vertes avaient au moins une raison de se réjouir. Cela fait plus de vingt ans qu'ils tentaient, sans succès, d'alerter l'Etat sur la nocivité des amas d'algues provoqués par les rejets de nitrates surtout d'origine agricole :«On nous a traités d'agitateurs, aujourd'hui on nous donne raison», s'emporte Yves-Marie Le Lay, de l'association Sauvegarde du Trégor.
Mortelle. Il aura fallu la mort fulgurante d'un cheval, enlisé cet été dans un amas putréfié, pour réveiller le gouvernement. François Fillon et trois de ses ministres - Bruno Le Maire (Agriculture), Roselyne Bachelot (Santé) et Chantal Jouanno (Ecologie) - étaient sur place hier. Une visite qui rappelle de vieux souvenirs à Gilles Huet de l'association Eaux et rivières de Bretagne : «La première visite d'un ministre de l'Environnement, c'était Michel Crépeau, en 1981…» Guidé par les élus locaux, Fillon s'est aventuré jusqu'au lieu de l'asphyxie du cheval. Hier, la plage était plutôt propre. «Aujourd'hui, il n'y en a pas beaucoup ; c'est aléatoire, ça dépend des vents et des marées», s'excusait presque un élu.
Chantal Jouanno a reconnu le danger : «On ne va pas faire l'autruche, les résultats sont inquiétants.» L'Institut national de l'environnement a publié hie