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Libération

Les transporteurs de Serta agitent la menace de l’arme cynique

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Social. Sans indemnités, les salariés se disent prêts à polluer un affluent de la Seine.
publié le 21 août 2009 à 6h52
(mis à jour le 21 août 2009 à 6h52)

Le Cailly, c’est un ruisseau. Qui finit par se jeter dans la Seine. Une soixantaine de salariés de l’entreprise de transports Serta située près de Rouen menace d’y déverser 8 000 litres de produits toxiques, des additifs de carburants. Plus pratique à trouver qu’une bonbonne de gaz ou un patron à séquestrer, quand on est transporteur.

Le fond du conflit d'abord : l'entreprise Serta est en redressement judiciaire depuis novembre. A la crise qui touche gravement les transports, la CFDT ajoute que le groupe Logistrans (dont Serta est une filiale) a «enchaîné incompétence et mauvaise gestion». Hier, le tribunal de commerce d'Evreux planchait : liquidation ou reprise de Serta par les deux candidats déclarés qui se partageraient l'entreprise ? Il rendra sa décision la semaine prochaine. La colère ensuite : les salariés refusent, selon la CFDT, ces offres de reprise qui prévoient de ne garder que 70 salariés sur 150. Liquidation ou reprise, les Serta réclament de toute façon 15 000 euros d'indemnités, en plus du minimum légal, en cas de licenciement.

Les voilà qui optent donc pour la menace aux produits toxiques. L'affaire est symptomatique de l'ambiguïté de l'appel aux médias - que les salariés savent obligatoire pour se faire entendre - et de la gestion complexe du conflit par les représentants syndicaux. «Bon, ces produits toxiques, c'est notre vitrine médiatique, explique Jean-Pierre Villemin, délégué CFDT. Je crois que personne n'est dupe. Un journaliste m'a dit que