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Libération

«Il n’y a pas d’unité sociale»

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Réunis à Arles, des militants d’Attac analysent les conflits.
publié le 22 août 2009 à 6h51
(mis à jour le 22 août 2009 à 6h51)

Que racontent les conflits sociaux, entre blocus d'usine et rétention de patrons, menace de destruction et calendrier de salariés à nu ? «Un refus du laisser-faire fataliste, une émancipation des formes d'action traditionnelles et une défiance vis-à-vis des relais politiques et syndicaux», estime Christophe Aguiton, de SUD. En marge des débats du premier jour de l'université d'été d'Attac, les pourfendeurs du néolibéralisme s'interrogent. «Le point commun» des Conti, New Fabris, et autres Chaffoteaux ? «La pression maximum dans la chaudière sociale sur fond de négociation bloquée, dit l'économiste Gus Massiah. Et une exaspération terrible devant l'arrogance des bonus ou de la TVA, quand le gouvernement peut faire beaucoup pour les banquiers ou les restaurateurs, rien pour les ouvriers.» Sentiment de sens unique. D'impasse.

Thomas Coutrot, économiste : «Les gens se sentent humiliés et méprisés ; niés dans leur identité et leur utilité sociale. Sans aucune perspective, ils veulent monnayer la violence dont ils s'estiment victimes.» Demander réparation pour «préjudice moral». «Ce n'est plus le salaire de la peur, mais la bataille pour l'indemnité de la peur, l'ultime sursaut de dignité quand la solidarité a failli et le politique semble inerte», ajoute Massiah. Radicalisation ? Autonomisation, selon Philippe Corcuff, sociologue : «les grandes centrales syndicales» ont, assure-t-il, trop joué la